Le 19 mai 1961, en tournée avec le Ballet du Kirov, Rudolf Noureev
fait sa première apparition sur la scène du Palais Garnier dans l’acte
des Ombres de La Bayadère. Son succès est fulgurant. Le public découvre alors un interprète magnétique à la danse à la fois fougueuse et sophistiquée.
Ayant
choisi de rester en Occident, sa carrière devient très vite
internationale et il danse sur toutes les grandes scènes d’Europe et des
États-Unis. Il revient au Palais Garnier en 1966 avec l’une de ses
partenaires privilégiées, Margot Fonteyn, pour danser Marguerite et Armand.
À partir de 1967, il est régulièrement invité à l’Opéra de Paris pour interpréter les grands rôles du répertoire parmi lesquels Giselle, Le Lac des cygnes, La Sylphide…
aux côtés de Noëlla Pontois et Ghislaine Thesmar qui deviennent
rapidement ses partenaires de prédilection. Il se fait également
remarquer dans les œuvres créées par les Ballets russes comme Apollon musagète (Balanchine) ou encore Pétrouchka (Fokine).
Nommé
directeur de la Danse de l’Opéra en 1983, il garde un statut
particulier qui lui permet de se produire sur scène dans 40
représentations par saison. Il dansera ainsi dans tous les ballets qu’il
crée ou remonte pour la Compagnie (Basilio dans Don Quichotte, Jean de Brienne dans Raymonda, Drosselmeyer dans Casse-Noisette, le prince dans Le Lac des cygnes, Mercutio dans Roméo et Juliette…).
Sensible aux autres langages chorégraphiques, Rudolf Noureev danse également dans les ballets de Roland Petit (Paradis perdu), Jerome Robbins (Afternoon of a Faun), Glen Tetley (Tristan avec Carolyn Carlson), Martha Graham (Phaedra’s dream), Pierre Lacotte (Marco Spada) ou encore Maurice Béjart dont Le Chant du compagnon errant sera le dernier ballet qu’il interprètera sur la scène du Palais Garnier, en 1990.
Le Chorégraphe
De l’œuvre chorégraphique de Rudolf Noureev se dégagent deux grands
ensembles distincts : les ballets issus du seul fruit de son esprit
créatif, d’une part, et ceux hérités d’illustres prédécesseurs qu’il
découvre lors de son apprentissage et de ses débuts au Ballet du Kirov
et pour lesquels il propose une relecture personnelle d’autre part.
Parmi les premiers, outre Manfred (1979), La Tempête (1984) ou Washington Square (1985), la chorégraphie de Cendrillon
(1986) marque particulièrement les esprits en transposant le conte de
Charles Perrault dans l’univers hollywoodien des années 1930.
Les relectures d’œuvres chorégraphiques préexistantes (créées pour la plupart par Marius Petipa) telles que Don Quichotte (1981), Raymonda (1983), La Belle au bois dormant (1989) ou encore La Bayadère (1992), où se mêlent lyrisme et académisme et dans lesquelles il s’attache à développer une interprétation symbolique forte (Le Lac des cygnes en 1984, Casse-Noisette en 1985), participent en revanche pleinement de l’héritage laissé par Noureev à l’Opéra de Paris.
Peut-être
plus encore que par ses propres œuvres, c’est au travers de ces
réappropriations que se dessinent les contours du « style Noureev » :
une complexité technique mettant plus particulièrement en lumière la
virtuosité des interprètes masculins ainsi que des décors et costumes
somptueux imaginés par des artistes de renom (Nicholas Georgiadis, Hanae
Mori, Franca Squarciapino, Petrika Ionesco…).
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source: www.operadeparis.fr